Mieux connaître les abeilles, c’est mieux les protéger !
Parmi les abeilles, il y a les abeilles domestiques, que nous connaissons bien, qui vivent en ruche et produisent du miel, et il y a les abeilles sauvages dites solitaires, dont il existe plus de 1000 espèces.
Les abeilles solitaires jouent un rôle très important dans la vie des jardins. Actives dès le mois de mars (elles supportent mieux les basses températures que les abeilles domestiques), elles pollinisent non seulement les premières fleurs des différents arbres fruitiers (assurant donc la réussite de la future récolte), mais également celles négligées par les abeilles domestiques, assurant ainsi une bonne complémentarité avec l’abeille domestique.
Les abeilles solitaires ne vivent pas en collectivité, et ne produisent pas de miel. Le nectar butiné est mélangé avec le pollen, pour en faire de la nourriture pour les futures abeilles.
N’ayant pas de reine ni de réserve de miel à défendre, ce sont des espèces douces, qui n’ont la plupart du temps pas de dard, et ne piquent donc pas ou uniquement lorsqu’elles se sentent en danger, pour celles qui ont un dard. Nous pouvons par conséquent les accueillir en toute sécurité.
L’abeille solitaire fait son nid dans un habitat naturel : la terre, des tiges creuses, le bois mort, ou encore des tunnels creusés par d’autres insectes. Faute d’habitat naturel, elle utilisera d’autres cavités : trous d’aération de fenêtres, prises électriques externes, joints (murs en briques), etc.
Vous avez certainement déjà remarqué des trous d’aération de fenêtres ou des petites cavités dans un mur, bouchés par de la terre, ce sont des abeilles sauvages qui y ont fait leur nid, faute d’abris naturels disponibles.
Tout comme leurs homologues domestiques, les populations d’abeilles solitaires déclinent, en raison de l’usage de pesticides et de la perte de leur habitat (moins de haies par exemple).
Pour contrer leur déclin, nous pouvons leur offrir des conditions propices à leur développement et leur survie :
En bannissant les pesticides & insecticides et autres produits chimiques pour l’entretien de notre jardin
En ménageant des espaces fleuris leur permettant de trouver la nourriture dont elles ont besoin (vous pouvez retrouver toutes les plantes attractives pour les abeilles sur le lien suivant : https://agriculture.gouv.fr/decouvrez-la-liste-des…) et en laissant par exemple, des zones de jardin non tondues (les pissenlits, riches en nectar et pollen sont notamment très appréciés des abeilles)
En installant des abris à abeilles dans lesquels elles pourront nidifier.
Vous pouvez les fabriquer vous-même (dans des bûches par exemple), ou les acheter directement dans des magasins de jardinage. Ce type d’abri reproduit le diamètre des tiges creuses dans lesquelles les abeilles solitaires pondent.
Dans les cavités disponibles, elles déposent du pollen butiné mélangé à du nectar sous forme de petites boules et de petits insectes. Lorsque la nourriture est suffisante elles pondent un œuf puis elles colmatent le trou pour créer une loge fermée avant de pondre un autre œuf, et ainsi de suite. Elles pondent entre 3 à 10 œufs tout au long de la galerie puis réalisent un solide bouchon constitué d’un mélange de terre, de salive et parfois de petits cailloux pour bien les protéger.
Une fois les cavités refermées, et après éclosion, la jeune larve se développera grâce à la petite boule de pollen laissée à son intention. Elle passera l’hiver dans un cocon où elle connaîtra sa métamorphose.
Dès les premières douceurs du mois de mars, les jeunes abeilles sortiront de leur cavité et débuteront leur activité.
En installant tout l’été, une petite coupelle d’eau (elle sera également très utile pour les oiseaux, à mettre plutôt en hauteur pour protéger les oiseaux d’éventuels prédateurs) non profonde ou dans laquelle on pourra déposer des branchages ou des cailloux pour éviter que les abeilles ou autres insectes ne se noient.
Sans abeille plus de pollinisation, ni de fruits, ni de graines. Selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 84% de la production végétale que nous consommons en Europe dépend de la pollinisation assurée par les insectes (https://www.sciencesetavenir.fr/…/pres-de-10-des…).
Des gestes simples, pour un jardin vivant et protecteur 
Crédit photo : Michael Reichelt